Le départ : une route, une promesse
Château de Berne : Il est des jours où l’on quitte la maison avec dans le cœur un pressentiment joyeux. Ce matin-là, la lumière dorée filtrait à travers les volets, douce et pleine de promesses. Nous avons bouclé les sacs dans un silence complice, tandis que notre fille dessinait des papillons sur le coin d’un carnet. Une escapade. Une pause. Un voyage à trois.
La route serpente entre les pins, caresse les courbes des collines provençales, et soudain, une allée bordée de cyprès s’ouvre devant nous. Le Château de Berne se dresse alors, majestueux et discret à la fois, comme une confidence. Nous arrivons dans un lieu hors du temps, où la pierre chaude raconte l’histoire, et où chaque brise semble contenir un fragment de poésie.
L’arrivée : un écrin de douceur et de vignes
Nous descendons de voiture, enveloppés par l’odeur du romarin, du thym, et de la terre chauffée par le soleil du sud. Le silence ici n’est pas vide — il est habité. Les vignes ondulent doucement jusqu’à l’horizon, et le charme provençal du domaine agit comme un baume immédiat.
L’accueil est tendre, attentionné, sans excès. Un sourire, un regard bienveillant, une main tendue pour aider notre fille à escalader les quelques marches de la réception. Ici, elle n’est pas tolérée : elle est attendue. Le Château de Berne, c’est aussi cela — un luxe sans froideur, une élégance pleine de cœur.
Une chambre comme un cocon, un nid d’amour en pierres blondes
Notre chambre nous attend, baignée de lumière, ouverte sur les vignes. Les voilages flottent doucement dans la brise d’août. Le lit, vaste et moelleux, nous appelle à la sieste ou à la lecture. Sur une table, quelques fleurs fraîchement cueillies, une bouteille du domaine, et deux verres. La simplicité dans son plus noble éclat.
Notre fille bondit vers la fenêtre, émerveillée par les cyprès, les oiseaux, les papillons. Elle veut sortir, courir, toucher la terre. Nous lui promettons : bientôt. Mais d’abord, respirer. Ensemble. Fermer les yeux. Se dire que le monde peut, parfois, se mettre sur pause.
La promenade dans les vignes : entre jeu, rires et silences
En fin d’après-midi, nous partons main dans la main à travers les vignes. La lumière descend lentement, et les feuilles prennent une teinte d’or. Les pierres crissent sous nos pas. Notre fille court devant nous, ramasse des cailloux, invente des noms aux insectes. Elle s’arrête, les yeux écarquillés devant une grappe de raisin, encore verte. Nous lui racontons le vin, la terre, les saisons.
Le domaine viticole, vaste et vivant, est un tableau mouvant. Chaque allée, chaque détour cache une surprise. Une fontaine, un muret fleuri, une sculpture oubliée. Et le silence, toujours. Un silence habité, complice, comme si le lieu lui-même écoutait nos pas et nos rires.
Le dîner : une partition étoilée sous les étoiles
La nuit tombe lentement, comme une caresse. Le restaurant étoilé nous accueille. Ici, tout est mesure, justesse, beauté. Le chef compose ses plats comme un poète choisit ses mots. Des produits locaux, des associations audacieuses, et une présentation digne d’une estampe.
Nous goûtons, nous fermons les yeux. Une langoustine posée sur une purée d’artichaut à l’huile de truffe, un filet de loup délicatement fumé, un sorbet basilic-melon comme une caresse. Notre fille, curieuse, veut tout essayer. Elle aime, elle grimace, elle rit. Elle découvre que manger, c’est aussi rêver.
Les serveurs sont attentifs, discrets. Ils nous laissent le temps. Le temps de savourer, d’échanger, de regarder le ciel. Les étoiles commencent à apparaître, une à une. C’est un concert silencieux, un spectacle d’éternité. Nous sommes ensemble. Pleinement.
Une nuit paisible, bercée par les cigales
Le retour dans notre chambre se fait en douceur. Les pierres ont gardé la chaleur du jour, la brise du soir entre par la fenêtre entrouverte. Nous lisons une histoire à notre fille, blottis tous les trois. Puis elle s’endort, paisiblement, le front détendu.
Nous sortons sur la terrasse, deux verres à la main. Le vin du domaine révèle ses notes florales, ses tanins délicats. Nous parlons peu. Nous regardons. Nous écoutons. Ce moment est suspendu. Il n’appartient à rien ni à personne. Il est juste là, offert, précieux.
Le matin au spa : douceur d’eau et éclats de lumière
Le spa est un sanctuaire. Marbre, bois blond, lumière filtrée. Les mains expertes apaisent, réconfortent, réveillent. Pendant que notre fille joue avec son papa dans le bassin tiède, je me laisse porter par le massage aux huiles essentielles. Tout mon corps devient silence.
Puis c’est à son tour. Ensemble, ils rient dans les bulles, s’éclaboussent, s’inventent des histoires. Le Château de Berne, c’est aussi cela : un lieu où l’on se retrouve, où l’on se réinvente. Où les rôles de parent, d’amant, d’enfant, s’entrelacent sans effort.
Une promenade sensorielle au cœur de la Provence
Le domaine offre mille chemins. Des sentiers sensoriels, des coins d’ombre, des bosquets parfumés. Nous marchons encore, sans but. Nous cueillons des herbes, nous respirons la lavande, nous écoutons les cigales. Notre fille collectionne des feuilles, des plumes, des souvenirs.
Le charme provençal est partout. Dans la rugosité d’un mur, dans le chant d’un coq, dans l’éclat des olives. Et surtout, dans cette façon qu’a ce lieu de nous rendre plus vivants. Plus ensemble.
Un dernier repas, un dernier rire
Avant de partir, nous déjeunons une dernière fois sous la tonnelle. Les assiettes sont simples et justes. Une burrata onctueuse, des tomates du jardin, un filet d’huile dorée. Le pain craque, le vin chante. Nous sommes heureux, simplement.
Notre fille mord dans une pêche juteuse. Le jus coule sur ses joues. Elle rit. Nous rions avec elle. Ce moment-là restera. Comme un ancrage. Comme une mémoire douce à laquelle revenir, les jours plus gris.
Partir, oui. Mais emporter.
Il est temps de repartir. Mais nous savons que ce lieu, ce moment, cette lumière, voyageront avec nous. Dans nos gestes. Dans nos regards. Dans cette tendresse renouvelée que nous portons les uns aux autres.
Le Château de Berne ne se quitte pas. Il s’emporte. Il vit en nous. Il devient poésie.
📍 Adresse :
Château de Berne – Relais & Châteaux
Route de Salernes, 83510 Lorgues, Var – France
🌐 Site officiel :
www.chateauberne.com
