L’arrivée : une poésie minérale au cœur des Alpilles
Les premiers rayons du soleil caressent les pierres dorées des Baux-de-Provence. La route serpente, se faufile entre oliviers et cyprès, dessine une invitation silencieuse à ralentir. Au loin, sur son promontoire, se dresse La Baumanière, hôtel cinq étoiles niché dans l’âme de la roche et de la garrigue. Dès l’arrivée, un souffle de quiétude colore l’air. Un parfum subtil de romarin, de lavande et de pierre tiède emplit les poumons. Le cœur ralentit, les esprits se font légers.
Nous découvrons la façade, deux amoureux, cœur battant, main dans la main, suivis de notre enfant curieux, les yeux grands ouverts. L’attente se transforme en un sésame ; nous glissons dans cette parenthèse comme on entre dans un poème. L’accueil est feutré, attentif : un sourire tout en délicatesse, une main tendue vers notre fillette, déjà choyée, installée confortablement sur un petit fauteuil moelleux. Une chaleur humaine sans excès, un souci du détail élégant — le ton est donné.
Le salon bibliothèques : le premier enchantement
On nous conduit vers un salon intime, aux boiseries sages, aux sièges profonds. Une bibliothèque murmure au creux du mur : reliures anciennes, papiers nacrés, couleurs automnales. Des fauteuils profonds disposés en cercle invitent au démarrage lent du séjour. Le temps suspendu commence ici, dans la lecture. Nous feuilLetons côte à côte des livres d’art, des récits provençaux, des contes pour enfants et d’autres traités de gastronomie. Notre enfant, assise sur nos genoux, suit les mots du bout des doigts. Chaque page tournée redessine l’univers. Le silence, doux comme un nuage, enveloppe nos voix chuchotées, nos regards complices. La lumière matinale se filtre à travers les volets, dessinant un labyrinthe doré sur le tapis tissé. Et déjà, l’émotion s’inscrit : ce séjour sera un voyage à trois.

Le spa : une immersion sensorielle
Plus tard, guidés vers le spa, nous pénétrons dans un sanctuaire de pierres, d’eau chaude et de vapeur légère. Des fontaines tranquilles murmurent en arrière-plan. Les piscines intérieures reflètent des arcs romans, adoucies de senteurs d’amande douce et de miel. Là, tout devient soin : nos épaules se délient, nos pensées s’apaisent, notre enfant découvre la douceur de l’eau tiède, prend appui, éclate au petit plongeon purificateur. Silence à peine retenu, rires feutrés. Et cette sensation, profonde, que le temps nous appartient.
Le repas gastronomique : une symphonie à trois cœurs
L’avant-scène : nougat salé et émotions silencieuses
Arrivé dans la salle étoilée, notre table est dressée avec rigueur, mais sans ostentation. Table ronde, nappes blanches, chandelles discrètes. À peine assis le premier amuse-bouche arrive : nougat salé aux éclats d’amande, croustillant, juste un frisson iodé. L’instant est fragile, précieux. Nous échangeons un regard, muet, complice. Notre enfant goûte, étonnée : un oiseau découvrant un fruit inconnu. Ses babines se froncent, puis s’ouvrent, et son petit rire en dit long. Le repas débute dans un murmure de sensualité.
Première évocation : la Provence sur une langoustine
Le rideau s’ouvre sur une langoustine délicatement posée sur un velouté de tomates anciennes, un éclat de basilic vert-cristal. Présentation sculpturale, couleur d’été. À la première bouchée, la chair se défait sous la dent, le velouté ondoie, un souffle d’authenticité provençale danse sur notre palais. Notre fillette observe, fascinée, s’empare d’un petit morceau, le porte à sa bouche comme un trésor. Son sourire éclate, un joyau petit mais éclatant. Deux amoureux savourent ensemble, yeux dans les yeux, le goût de la Beau moment.
Deuxième acte : poisson et verdure alpilles
Suit un poisson – une daurade sauvage, peau croustillante, posée sur un lit de petits légumes croquants, herbes des Alpilles, huile d’olive fine. L’équilibre est parfait : délicatesse marine, profondeur végétale. Au moment de la dégustation, l’enfant tend la main : nous partageons. Pour elle, une bouchée à la fois, chaque saveur invite un nouveau frisson, une découverte chuchotée : « saveur d’ici », « crispant », « vert tendre ».
La respiration – granité de thym et citron
Un granité amuse la bouche, un souffle acidulé mêlé d’une touche herbacée. C’est un haïku culinaire, frais, presque méditatif. Le temps s’arrête. On lève les verres – un verre de blanc frais pour nous, une petite coupe de jus de pomme bio pour l’enfant – et l’on trinque à cet instant suspendu.
Climax : le pigeon en émulsion de figues
Le cœur du repas est une ode au terroir : pigeon rôti accompagné d’une émulsion de figues noires et d’une réduction de balsamique, sur une purée légère de topinambours. L’arôme est profond, puissant sans être excessif. Les saveurs récupèrent la chaleur de la terre provençale, la mémoire des nuits étoilées. Notre saveur préférée ? La tendresse du pigeon. L’enfant goûte à son tour, concentrée, puis s’écrit : « c’est doux comme un câlin ». Nous sourions, bouleversés. Ce repas est un poème, un tableau, un souvenir en train de se tisser.
Le fromage : un retour à la rondeur
Le fromage est simple : un Banon crémeux enveloppé de sa feuille de châtaignier. Il est le doux rappel du terroir, la caresse finale avant le prologue sucré. Nous prenons notre temps. L’enfant joue avec un petit morceau. Les sens sont éveillés. C’est un instant intime, familier, précieux.
Le dessert : sphère à la fleur d’oranger
Le dessert déboule en apothéose : une sphère délicate fourrée d’une mousse de fleur d’oranger, cœur coulant de miel de lavande, croustillant de pâte phyllo. À la première cuillère, la sphère s’effondre, libère un lait parfumé. l’âme se met en éveil, la mémoire s’éclaire d’images d’enfance. L’enfant plonge sa petite cuillère, gloire, joie, éclat de rire. Nous dégustons ensemble, emportés par la magie. Le temps semble se fondre dans la douceur lactée et les notes fleuries.
L’après-repas : murmures et contes au coin du feu
Assis dans un salon lumineux, nos tasses de thé fumant à la main, nous parlons de ce que nous venons de vivre. L’enfant s’endort doucement dans les bras d’un parent, bercée par le ballet feutré des flammes dans la cheminée. Les mots s’élèvent : « c’était comme un rêve », « j’ai senti le goût du paysage », « j’ai voyagé ». Une parenthèse à trois, un souffle suspendu. Nous prenons un livre de contes provençaux, et, à voix basse, le récit de l’enfant est suivie d’une lecture improvisée. Les pages sont lues comme on respire : posément, amoureusement, laissant les mots faire rayonner leur magie sur l’instant.
Une douce extase, l’effet d’une respiration profonde après une longue plongée intérieure.
La nuit dans la chambre : écho de strophes silencieuses
La nuit nous enveloppe. La chambre, sobrement élégante, est un nid : draps de lin, oreillers moelleux, vue sur l’église romane des Baux, scintillante sous la lune. Un dernier geste : ouvrir un recueil de poèmes provençaux. Les pages s’épanouissent sous nos doigts. L’enfant, calée entre son sein, écoute les rimes, s’endort au rythme de la lecture. Deux amoureux, complices, murmurent une strophe à l’instant même où s’éteint la lumière. Ce moment est un écho de cette journée : lit poétique partagé, nuit bercée de mots.
Le matin : un parfum de pain & livres à la table du petit‑déjeuner
Au lever, les haleines sentent encore le miel, les parfums de fleur. Nous descendons pour le petit‑déjeuner. Une corbeille de pains frais : croissants, baguette encore tiède, pain aux noix, confiture maison. Une table chargée de livres : chaque convive peut feuilleter un album, un roman, un poème. L’enfant choisit un livre illustré, s’installe. Nous partageons un morceau de brioche, une tranche de fruit juteux, le plaisir délicieux de reprendre la lecture. Une tasse de café corsé pour nous, de lait tiède pour elle.
À la fin, nous partons, le cœur plus léger, l’esprit plus riche. Trois voyageurs comblés par une parenthèse enchantée.
Baumanière – Un foyer de poésie et d’émotions en Provence
L’amour, le spa, la gastronomie, la littérature, l’enfant : tout s’y mêle en douce harmonie. À travers les pages d’un livre, les étoiles d’un menu, les bulles d’un spa, ce séjour se lit comme un roman intime. Un séjour à La Baumanière, c’est embrasser la Provence dans son authenticité la plus pure, dans sa quintessence littéraire et gustative, un cocon idéal pour une ode familiale.
L’adresse :
La Baumanière
Route de Maussane, 13520 Les Baux-de-Provence, France
Site web :
https://www.baumaniere.com
Plongez-vous dans cet écrin de beauté, de saveurs et de mots – laissez l’amour de la lecture vous transporter, à trois, au cœur de la Provence.