Le matin où le silence avait le goût du bonheur
Restaurant Dior des Lices : Il y a des jours où l’on ne cherche rien d’extraordinaire, et c’est justement là que le merveilleux s’invite. Ce matin-là, à Saint-Tropez, le soleil n’avait pas encore complètement déployé son feu doré que nous marchions, main dans la main, sur les pavés encore frais de la vieille ville. Nous étions trois : deux âmes liées par l’amour, et un petit être entre nous, notre enfant, encore fasciné par la beauté du monde.
Nous avions laissé la voiture à l’écart, préférant nous perdre dans les ruelles ocres et chaudes, jusqu’à ce que le murmure d’un lieu rare nous attire. Là, lové derrière une végétation apprivoisée, sous l’ombre sage des pins parasols, se dressait le restaurant Dior des Lices.
Un écrin. Un souffle. Une promesse.
Entrer comme on entre dans un rêve
Le portail blanc s’ouvre sur un jardin. L’élégance est partout, mais jamais prétentieuse. Ici, la beauté n’est pas mise en scène : elle est naturelle, comme un battement de cœur. Les tables sont disposées avec soin sous les voiles tendues entre les branches, les nappes immaculées caressées par la lumière douce du matin.
Nous sommes accueillis avec cette politesse qui n’a pas besoin de mots, avec des sourires sincères, presque tendres. On nous installe à une table un peu à l’écart, comme pour nous offrir un coin d’intimité dans ce théâtre végétal. Une chaise haute, un petit coussin, des crayons pour dessiner : notre enfant, du haut de ses trois ans, est accueilli comme un convive, pas une exception. Et cela, déjà, nous touche.
L’attente qui ne pèse pas, le temps qui s’offre
Le service commence doucement, dans un tempo qui ressemble à celui d’un poème. Pas de hâte, pas d’insistance. Juste la sensation de flotter. Notre regard se perd entre les branches, le chant des cigales rythme l’instant. Et puis le ballet commence.
Le premier amuse-bouche est une bouchée de fraîcheur : petit cube de pastèque compressée au citron vert et fleur de sel, surmonté d’un voile de feta aérienne. La simplicité fait mouche. Notre fille, curieuse, tend les doigts, goûte, rit. Son rire, léger comme un vent d’été, s’élève entre les feuillages.
Une cuisine qui murmure des souvenirs
L’entrée arrive, délicatement déposée devant nous comme un secret précieux. Un carpaccio de daurade royale, infusé au yuzu, perles de grenade, micro-pousses et huile d’olive de Provence. Tout est délicat. Les saveurs se révèlent en vagues lentes, comme un souvenir d’enfance revenu sans prévenir. La mer est là, dans chaque bouchée. Le Sud aussi.
Notre enfant picore un grain de grenade, fait la moue, puis sourit. Nous échangeons un regard complice, un de ces regards où les mots sont inutiles. Nous sommes là, ensemble, et c’est tout ce qui compte.
L’instant suspendu : une assiette, un monde
Le plat principal s’avance comme une scène. Filet de Saint-Pierre rôti à la perfection, posé sur une purée fine de fenouil, accompagné d’une émulsion d’oursin et de jeunes pousses croquantes. Le tout nappé d’un jus perlé aux agrumes.
À la première bouchée, c’est un voyage. Il y a le goût de la mer, le parfum d’un soir d’août, la douceur d’un vent chaud sur la peau. Il y a surtout cette justesse, ce point d’équilibre où rien ne prend le dessus, où tout s’accorde.
Notre fille goûte, demande à nouveau. Son palais s’ouvre, lentement, à ces subtilités. Nous la regardons, émus. Ce moment n’est pas seulement un repas. C’est une page de notre histoire qui s’écrit.
Une douceur dans l’air, comme une caresse
Un granité au basilic et citron jaune vient clore le plat. Rafraîchissant, acidulé, vibrant. Il nettoie le palais comme une pluie d’été efface les poussières du monde. Nous respirons plus profondément. Le bonheur a une température, et ce jour-là, il est exactement à 24 degrés.
Le dessert : un retour en enfance
Le dessert est une œuvre. Une sphère de chocolat ivoire, déposée sur un lit de sablé à la vanille, cache en son cœur une compotée de fraises à la rose. Quand la cuillère s’enfonce, la sphère cède doucement, révélant une cascade rouge et sucrée. C’est un émerveillement.
Notre enfant éclate de rire, émerveillée. Elle goûte avec un respect instinctif, presque religieux. Et nous, les yeux brillants, la regardons vivre ce miracle simple du goût qui touche l’âme.
Le murmure de l’après
Le café arrive, accompagné d’une mignardise au miel et au thym. Nous ne parlons plus. Il n’y a plus rien à dire. Juste respirer. Juste ressentir. Le vent dans les feuillages, les éclats de voix joyeuses à d’autres tables, les pas feutrés du service attentif mais jamais envahissant…
Notre fille s’endort contre moi, la tête posée doucement, rassasiée de sensations et d’amour. Et dans cette paix-là, je comprends que ce déjeuner restera. Gravé. En nous trois.
Une ode à l’instant
Le restaurant Dior des Lices n’est pas simplement un lieu pour manger. C’est un sanctuaire. Un endroit où l’on se souvient de ce que cela signifie vraiment, partager un repas. Ce n’est pas tant l’assiette qui compte — même si elle est magnifique — mais ce qu’elle déclenche. Un frisson, une émotion, une mémoire.
À Saint-Tropez, loin du bruit, des postures et des excès, il existe un lieu où l’on peut, le temps d’un repas, redevenir simplement humains. Amoureux. Parents. Vivants.
Restaurant Dior des Lices
13 Rue François Sibilli, 83990 Saint-Tropez
📞 Téléphone : +33 4 98 12 67 65
🌐 Site : https://www.dior.com/fr