Cala Bonita
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Un déjeuner suspendu à Cala Bonita : sous le chant des vagues, trois cœurs battent à l’unisson

Le voyage commence : sable doré et promesse d’un instant hors du temps

Restaurant Cala Bonita ; C’est un jour d’été comme les autres, et pourtant. Ce matin-là, quelque chose nous pousse à ralentir, à sortir du rythme effréné des agendas numériques et des to-do lists inachevées. Nous prenons la route, une main dans l’autre, notre fille sur la banquette arrière, son regard encore tout embué de sommeil. Le ciel est limpide. La mer, là-bas, semble nous appeler.

En longeant la côte, les pins parasols s’inclinent doucement au-dessus de notre voiture comme pour nous saluer. Puis, au détour d’un chemin discret, Cala Bonita apparaît. Niché entre les rochers et le bleu infini, le restaurant se fond dans le paysage, comme une évidence. Ici, pas de façade prétentieuse ni de panneaux clinquants. Juste des planches claires, des voilages qui dansent, et le sable chaud qui s’infiltre déjà dans nos sandales.

Nous arrivons les bras chargés de tendresse, l’enfant au creux du bras, et le cœur ouvert. Le sable accueille nos pas comme un berceau. C’est le début d’un moment suspendu.

L’accueil : une caresse dans l’air, une main tendue vers la simplicité

Le personnel nous accueille avec une chaleur douce, presque familiale. Il y a dans leurs regards cette lumière rare : celle des lieux où l’on aime vraiment recevoir. On nous installe sur une terrasse en bois, à l’ombre de grandes toiles tendues. La mer est à quelques mètres à peine. Son murmure se mêle aux éclats de rire des enfants qui jouent sur la plage.

Notre fille découvre les lieux comme on découvre un monde : les orteils dans le sable, le nez en l’air à scruter les goélands. Une chaise haute arrive sans qu’on ait eu à la demander. Et un petit dessin, glissé dans une serviette en papier, l’attend sur son assiette. Elle sourit. Nous aussi.

Ce moment, déjà, a le goût d’un poème.

Le début du festin : le goût du vrai, l’élégance du simple

Une corbeille de pain tout juste sorti du four arrive, accompagnée d’un beurre d’algues délicatement salé. À côté, une huile d’olive verte, presque fluorescente, fruitée à souhait. Nous goûtons. C’est immédiat : la première bouchée nous ancre ici, dans cet endroit précis du monde, au bord de l’eau, en plein cœur de l’instant.

L’entrée arrive, légère comme une caresse : ceviche de dorade aux agrumes, oignons rouges taillés finement, quelques feuilles de coriandre. L’assiette est un jardin marin. À la première bouchée, le silence s’installe entre nous. Les regards remplacent les mots. C’est frais, éclatant, d’une justesse bouleversante. Notre fille picore un morceau de poisson. Puis un deuxième. Ses yeux s’ouvrent un peu plus. Le goût l’emporte, elle aussi.

Les serveurs passent discrètement, comme s’ils dansaient. Ils déposent les plats avec cette délicatesse qui rend tout plus précieux. L’attention, ici, n’est jamais ostentatoire. Elle est instinctive.

Le cœur du repas : quand les saveurs deviennent souvenirs

Le plat principal arrive, et avec lui, une émotion nouvelle. C’est une pêche locale rôtie au feu de bois, simplement posée sur une purée de pommes de terre à l’huile d’olive, accompagnée de légumes croquants. La peau est croustillante, la chair fondante, et le jus qui l’enrobe sent la mer et le soleil. À chaque bouchée, nous retrouvons un peu de notre enfance. Ces repas d’été chez les grands-parents, quand tout était simple et délicieux.

Notre fille, les doigts encore pleins de sable, attrape une tomate cerise confite. Elle la porte à sa bouche avec précaution, puis éclate de rire. Elle en redemande. Ce repas est aussi le sien. Elle ne le sait pas encore, mais quelque chose s’imprime en elle, en nous.

Nous nous regardons, mon amour et moi, comme au premier jour. La mer reflète la lumière sur son visage. Nos mains se frôlent. Il n’y a rien à ajouter. L’instant est parfait.

L’éveil sucré : la douceur qui s’étire comme une sieste d’été

Le dessert arrive dans une assiette en grès blanc, délicate comme une porcelaine de plage : une pavlova aux fruits rouges, crème fouettée au basilic, éclats de meringue. L’ensemble est aérien, joyeux, vivant. À la première bouchée, le sucre se mêle à l’acidité, le croquant à la tendresse. Notre fille, les yeux pétillants, y plonge sa cuillère avec une joie pure.

Le café suit, servi dans une tasse artisanale. Un parfum de torréfaction douce s’élève, mélangé à celui de la mer. Nous n’avons plus faim. Mais nous restons là, dans cette plénitude rare que seuls certains repas savent offrir.

Autour de nous, les autres convives parlent doucement. Des enfants jouent, des couples se regardent, des rires éclatent parfois. Mais tout est calme. Une forme de grâce plane.

Après le repas : marcher pieds nus dans la lumière

Nous quittons la table sans vraiment partir. Nos pas nous mènent sur la plage, juste là. Nous marchons lentement, l’enfant sur les épaules, les cheveux au vent. Chaque grain de sable semble raconter une histoire. Celle de la mer. Celle du Sud. La nôtre, aussi.

Ce déjeuner à Cala Bonita n’était pas qu’un repas. C’était une déclaration. Un poème que la mer nous a soufflé. Une célébration du goût, du lien, du temps retrouvé. Un moment d’éternité à trois.

Nous repartons les cœurs légers et pleins, la peau dorée par le soleil, l’âme apaisée. La mer, derrière nous, continue de chanter. Et dans nos souvenirs, ce chant ne cessera jamais.


Cala Bonita – Restaurant les pieds dans le sable
📍 Plage de Cala Bonita, Route des Sanguinaires, 20000 Ajaccio, Corse
🌐 https://www.calabonita.fr

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