Giri Café
DESTINATIONS GASTRONOMIE IBIZA RESTAURANT ÉTOILÉ

The Giri Café : Une étreinte bohème à San Juan

Le départ : une envie d’ailleurs, d’instant, de lenteur

Il était un matin d’été où tout appelait à l’évasion. Une lumière dorée caressait les toits blancs d’Ibiza, et dans le regard d’Ana et Jules, un éclat tranquille brillait : celui des parents en quête d’un moment suspendu. Entre les rires de leur petite fille et les souvenirs déjà tissés sur cette île, une idée s’imposa avec la douceur d’une évidence : « Et si nous allions déjeuner au Giri Café ? »

San Juan les accueillit comme une promesse. Loin de l’agitation des plages bondées, ce village semble flotter dans le temps. Une placette paisible, des ruelles aux murs chaulés, des bougainvilliers qui s’enlacent et parfument l’air d’une poésie discrète. C’est là, niché au cœur de ce tableau, que s’ouvre The Giri Café, comme une invitation à ralentir, à respirer, à goûter.

L’arrivée : un jardin secret en plein soleil

Dès le seuil franchi, le tumulte du monde s’estompe. Le Giri n’est pas un restaurant. C’est un refuge. Un cocon vibrant, baigné de lumière naturelle, d’odeurs végétales et de murmures joyeux. Le jardin s’ouvre comme une scène enchantée : orangers, herbes folles, basilic en fleurs, lavande frémissante. Chaque table semble posée là comme au hasard, mais c’est un hasard savamment orchestré.

Le mobilier, mélange d’artisanat brut et de lignes bohèmes, accueille les corps autant que les cœurs. Ana s’installe face au soleil, Jules ajuste la petite chaise de leur fille, doucement. La serveuse, souriante, s’agenouille à hauteur de l’enfant et lui tend une cuillère en bois, comme on tend un secret. Il y a ici une façon rare de considérer chaque hôte : avec une tendresse implicite, un respect silencieux.

Le prélude : quand le silence devient langage

Avant même le premier plat, quelque chose se passe. Le bruissement des feuilles, le souffle léger du vent, les conversations discrètes des autres convives. Le monde s’efface. La petite joue avec une miette de pain encore chaud, la croque avec attention. Ana pose les yeux sur Jules. Il ne dit rien, mais son sourire parle : il est bien. Ici. Avec elles.

Le pain est bio, pétri à la main, cuit lentement. Il craque comme une promesse. L’huile d’olive, servie dans une coupelle en terre cuite, a ce goût d’herbe mûre et de soleil conservé. Le temps s’étire. On n’attend pas les plats : on s’y prépare. Comme on entre dans une clairière après une longue marche.

L’éveil : des saveurs comme des mots doux

Le premier plat arrive, vibrant de couleurs : une salade de tomates anciennes, burrata onctueuse, huile infusée au citron vert, feuilles de menthe fraîche. C’est une peinture vivante. La burrata s’ouvre sous la fourchette, laiteuse, presque timide. Les tomates éclatent sous la dent, juteuses, douces, surprenantes. La menthe vient comme un poème inattendu au milieu d’un roman d’été.

La petite tend la main. Elle veut goûter. Jules l’aide, dépose une petite bouchée dans sa cuillère. Elle mâche lentement, lève les yeux, et murmure : « encore ». Le plaisir d’un enfant est le plus beau compliment qu’un plat puisse recevoir. Et au Giri Café, on cuisine pour tous. Pour les curieux. Pour les éveillés. Pour les amoureux de l’instant.

La traversée : une cuisine qui raconte

Le plat principal arrive avec la délicatesse d’un battement d’aile. Un filet de daurade sauvage, cuit à la flamme, posé sur une purée de patate douce au gingembre, accompagné de pousses croquantes et d’un beurre au curcuma. C’est un voyage. Une caresse. Un feu doux.

Ana ferme les yeux à la première bouchée. Le poisson fond, la patate douce enveloppe, le gingembre réveille. C’est une danse lente et sensuelle, qui évoque l’Asie, l’Afrique, l’île d’Ibiza réunies dans une même assiette. Jules, plus silencieux, hoche doucement la tête. Il sait. Ce repas est une offrande.

La petite, elle, pioche dans l’assiette avec la gourmandise des jours heureux. Le curcuma la fait rire – il laisse une trace dorée sur sa lèvre. Ana l’essuie doucement, embrasse son front. Ils sont là, ensemble. Reliés.

L’apogée : l’instant qui suspend

Puis vient le dessert. Un cheesecake cru aux noix de cajou, coulis de framboise, éclats de cacao cru. Léger. Brut. Intense. Il n’y a pas de sucre inutile. Tout est juste. La texture est soyeuse, la framboise vibre, le cacao craque sous la dent comme un souvenir oublié qui revient.

Jules croise le regard d’Ana. Elle sourit, il comprend. Ce moment est gravé. Non pas parce que c’était spectaculaire. Mais parce que c’était vrai. Sensible. Ensemble.

L’après : les pas dans le jardin, les cœurs dans les airs

On ne se lève pas vite du Giri Café. On flotte un peu. On savoure encore. Le café, servi dans une tasse artisanale, sent la noisette et la conversation lente. La petite explore le jardin, suit un papillon, cueille un brin de thym.

Le serveur leur sourit, sans hâte. On sent ici qu’il n’y a pas de table à « libérer ». Le Giri vous accueille comme on accueille des amis qui pourraient rester toute une vie. On sort, lentement. On se retourne. Et l’on sait déjà qu’on reviendra.

Car il y a dans ce lieu quelque chose de rare : un accord entre la terre, la cuisine, et les êtres. Un lieu où les plats nourrissent l’âme. Où les enfants rient. Où les parents se retrouvent. Où le temps se déplie comme une couverture au soleil.

Une journée comme celle-ci n’a pas besoin de grand-chose de plus. Juste un peu de ciel bleu. Une main à tenir. Et un café à San Juan.


Adresse :

The Giri Café
Plaza España 5, 07810 San Juan, Ibiza, Espagne

Site :

www.thegiri.com

Vous pourriez également aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *