Une parenthèse enchantée
Il est des lieux qui ne s’expliquent pas. Ils s’éprouvent, se ressentent, s’impriment en nous comme un rêve éveillé. Ushuaïa Ibiza, ce nom seul fait vibrer des milliers de cœurs. Ce n’est pas simplement un club, ni un hôtel, ni une scène de fête : c’est un lieu de révélation. Un monde suspendu entre ciel et mer, où la musique s’unit à la lumière, et les corps dansent avec les âmes.
Nous y sommes arrivés un soir de juin, en fin d’après-midi, lorsque le ciel commence à se teinter de rose, et que l’air chaud, chargé de sel et de promesses, s’installe doucement sur l’île. Main dans la main, les yeux brillants d’anticipation, nous découvrions cet endroit mythique… avec notre fille de quatre ans, curieuse et émerveillée. Une escapade hors du temps, un souffle de poésie électro, une fête douce et sensuelle que nous allions vivre ensemble, en famille.
Le seuil du rêve
La façade blanche du club Ushuaïa se devine entre les palmiers, élégante, presque mystérieuse. À mesure que nous approchons, les basses se font entendre, sourdes et profondes, comme un appel. À l’entrée, une équipe souriante nous accueille avec cette attention rare : celle qui ne juge pas, qui vous embrasse dans ce que vous êtes. Oui, même ici, même dans ce temple du rythme et de la nuit, un enfant est accueilli avec bienveillance. Une hôtesse glisse à notre fille une paire de petits écouteurs protecteurs, roses comme ses baskets. Elle sourit, rassurée. Elle est invitée. Elle est là.
Dès les premières marches, nous comprenons. Ici, tout est spectacle. Le sol semble vibrer sous nos pas, la lumière caresse les murs, et l’air lui-même semble murmurer un refrain qu’on ne connaît pas encore, mais que l’on fredonne déjà.
La grande scène des sens
Le cœur d’Ushuaïa bat à ciel ouvert. La piscine immense, telle une lagune turquoise, trône au centre du club, cernée de palmiers ondulant dans la brise marine. Des transats en bois clair accueillent les corps alanguis, des draps blancs flottent comme des voiles. Et tout autour, des visages. Rieurs, dansants, amoureux. Ce lieu est une chorégraphie.
Nous nous installons dans un coin de terrasse, juste en retrait de la scène principale, mais tout proches de l’énergie. Le DJ est déjà là, concentré, comme un prêtre électronique en pleine cérémonie. Sa silhouette se détache sur l’écran géant qui pulse des images de feu, d’eau, de peau. Notre fille est fascinée. Elle ne comprend pas tout, mais elle ressent. L’élan, le rythme, la vie.
Un serveur nous apporte une assiette de fruits exotiques, fraîchement découpés, présentés comme un tableau vivant. Mangue dorée, ananas tendre, framboises éclatantes. Elle pioche, goûte, s’exclame. Nous, nous trinquons à ce moment improbable : un cocktail glacé à la main, une main d’enfant dans la nôtre, les pieds nus effleurant l’eau.
L’extase dans la lumière
Lorsque le soleil commence à décliner, Ushuaïa change de peau. Le ciel devient tableau. Des bleus profonds se marient aux orangés, le soleil s’écrase doucement sur la mer, et le club entier s’illumine d’une lumière dorée, presque irréelle. C’est l’heure où tout s’accélère. Où la musique devient plus dense, plus verticale. Mais là encore, rien de brutal. C’est une montée, un envol. Un frisson collectif.
Les danseurs montent sur scène, corps souples et expressifs, comme sortis d’un rêve baroque. Notre fille les regarde bouche bée. Puis, doucement, elle se lève et commence à danser, elle aussi. Les bras dans le vent, le sourire immense. Et nous, ses parents, nous nous regardons. Émus. Fous de tendresse. Un nœud dans la gorge. Parce qu’il y a dans ce moment quelque chose de pur. Un bonheur qui ne s’achète pas. Une communion.
La foule autour de nous n’est pas un obstacle. Elle est une vague. Chacun vit sa fête, sans jamais déranger celle de l’autre. Un couple d’Italiens nous offre un clin d’œil complice. Un serveur apporte une limonade fraîche à notre fille. Les regards se croisent, bienveillants. Ici, on est libres.
Un dîner suspendu
Quand la nuit tombe franchement, nous quittons la piste quelques instants pour rejoindre l’un des restaurants de l’Ushuaïa Ibiza Beach Hotel, juste à côté. Au menu, des sashimis d’une fraîcheur saisissante, des salades de fleurs, des ceviches au fruit de la passion. Un dîner comme une pause poétique, dans l’effervescence. Assis à la lueur des bougies, avec la mer en fond sonore et les rires au loin, nous reprenons notre souffle.
Notre fille, allongée sur un fauteuil, s’endort doucement, bercée par les vagues de basses au loin, enveloppée dans un plaid tout doux. Elle dort paisiblement, comme si la fête elle-même lui chuchotait des berceuses.
Une nuit de lumière
Nous retournons près de la scène. Les grands noms se succèdent : David Guetta, Calvin Harris, Martin Garrix… des légendes vivantes. Et pourtant, ce n’est pas leur célébrité qui nous touche, c’est leur musique. Leurs sets sont des cathédrales sonores. Des arcs de lumière, des ponts entre les mondes. Et nous dansons. Comme au premier jour. Comme avant elle. Comme depuis elle.
Le vent se lève légèrement, les cheveux volent, les cœurs battent fort. Nous nous tenons, toujours. L’un contre l’autre. Parents. Amants. Vivants. Ici, sous ce ciel d’Ibiza, nous avons retrouvé quelque chose de précieux : notre jeunesse, notre passion, notre lien. Et nous savons que notre fille, même si elle n’en garde qu’un souvenir flou, portera longtemps cette nuit dans son cœur.
Le départ : une promesse murmurée
Vers deux heures du matin, nous quittons la piste, notre enfant blottie contre nous. La musique résonne encore, mais elle ne nous retient pas. Elle nous accompagne. Nous traversons lentement le club, salués une dernière fois par les hôtes de cette maison de fête.
Dehors, l’air est plus frais. Les étoiles semblent plus proches. Nous marchons jusqu’à notre chambre, les pieds nus dans le sable. Le silence revient, lentement. Mais il n’est plus vide. Il est plein de lumière, de notes, de regards.
Et alors que notre fille dort profondément, que les draps nous enveloppent, nous nous sourions dans l’obscurité. Un sourire complice. Celui de ceux qui ont vécu quelque chose d’unique. Quelque chose qui ne s’explique pas, mais qui éclaire.
Ushuaïa : une maison d’émotions
Loin de l’image caricaturale d’un club survolté, Ushuaïa Ibiza est bien plus que cela. C’est une scène de vie. Un poème électro. Un théâtre à ciel ouvert. Un lieu où les musiques du monde rencontrent les battements du cœur. Où les corps s’expriment sans crainte. Où l’on peut, le temps d’un soir, redevenir ce que l’on est : libres, aimants, entiers.
Ce moment à trois fut une révélation. Une respiration. Une parenthèse d’amour, d’art, et de joie.
Ushuaïa Ibiza Beach Hotel
Playa d’en Bossa 10, 07817 Sant Jordi de ses Salines, Ibiza, Espagne
📍 Site officiel : www.theushuaiaexperience.com