Au détour d’une ruelle paisible du centre historique de Bordeaux, Le Palais Gallien Hôtel & Spa incarne l’élégance feutrée d’une maison bourgeoise réinventée. Entre architecture du XIXᵉ siècle et cuisine contemporaine signée par le chef David Boyer, cet hôtel cinq étoiles séduit les voyageurs en quête d’authenticité, de gastronomie et d’art de vivre à la française. Une halte intime que nous avons découverte à trois — Théodore, Siam et notre fille Ambre — le temps d’un week-end suspendu.
L’histoire du Palais Gallien
La bâtisse, née en 1895, fut autrefois la demeure raffinée d’une famille bordelaise avant d’être transformée, plus d’un siècle plus tard, en un hôtel de luxe par Christophe et Anaïs San José. Son nom évoque les vestiges gallo-romains du Palais Gallien, situés à quelques pas, seuls témoins antiques de la « Belle Endormie ».
En franchissant le porche de pierre blonde, on perçoit encore le souffle du XIXᵉ siècle : moulures restaurées, escaliers de chêne, pierre bordelaise. Pourtant, tout respire la modernité : fauteuils Kartell, luminaires contemporains, verrière lumineuse sur le patio. Un dialogue harmonieux entre mémoire et renouveau, comme une conversation entre époques que Bordeaux elle-même n’a jamais cessé de mener.
L’arrivée et le décor
Nous sommes arrivés un vendredi d’automne, lorsque la lumière dorée de la Garonne glisse sur les façades blondes. Ambre, le nez collé à la vitre, comptait les cygnes et les tramways avant que la voiture ne s’arrête rue Abbé de l’Épée.
Un majordome en gants blancs nous accueillit avec cette politesse rare, presque musicale. À peine la porte franchie, un parfum de bois ciré et de fleurs fraîches nous enveloppa. La réception, discrète et baignée d’une lumière tamisée, donnait le ton : ici, tout se chuchote.
La chambre, située dans l’aile Montaigne, s’ouvrait sur une terrasse intime avec jacuzzi. Bois clair, tissus beiges, marbre poli : chaque détail semblait pensé pour apaiser. Siam a déposé ses affaires près du bureau en acajou, tandis qu’Ambre, émerveillée, découvrait les peignoirs à son nom.
Le soir, les cloches de Saint-Seurin tintaient au loin. Bordeaux s’endormait lentement ; nous, non.
L’expérience culinaire : à la Table de Montaigne
Au rez-de-chaussée, le restaurant La Table de Montaigne prolonge l’esprit du lieu. Derrière les fourneaux, David Boyer, Meilleur Ouvrier de France, compose une cuisine française exigeante, ancrée dans la saison et le terroir aquitain.
Ce soir-là, nous avons choisi le menu dégustation, un voyage de saveurs entre terre et mer. En amuse-bouche, un cromesquis de canard effiloché, croustillant et fondant à la fois. Puis vinrent les langoustines à la verveine, un plat d’une précision absolue, suivi d’un pigeon rôti au cacao dont la chair se mariait à la douceur d’un jus réduit.
Ambre, du haut de ses huit ans, découvrait la « mousse d’artichaut » avec suspicion, avant de décréter que « ça sent la forêt ». Nous avons ri, et le sommelier, complice, lui a servi un jus de pomme artisanal comme un grand cru.
Le service, tout en retenue, semblait deviner nos gestes ; un ballet silencieux entre nappes immaculées et regards bienveillants.
Le séjour et les instants suspendus
Le lendemain matin, après un petit-déjeuner servi sur la terrasse — viennoiseries tièdes, fruits du verger, miel du Médoc — nous avons découvert le spa Nuxe. L’atmosphère y est douce, presque enveloppante, comme si le temps lui-même ralentissait. Siam s’est laissé tenter par un massage relaxant, tandis qu’Ambre et moi profitions de la piscine extérieure, sous le ciel encore clair de septembre.
En fin de journée, nous avons arpenté les ruines du Palais Gallien, juste en face. Ambre posait mille questions sur les gladiateurs et les empereurs ; Siam souriait, son écharpe battant dans le vent. À cet instant, Bordeaux nous apparut comme une ville de réminiscences — une cité qui sait mêler le passé à la douceur du présent.
Le souvenir et l’envie d’y revenir
Le Palais Gallien n’est pas seulement un hôtel ; c’est une parenthèse feutrée, une conversation entre le temps et la matière, entre histoire et élégance.
Nous sommes repartis un dimanche après-midi, un peu trop vite, avec cette impression d’avoir effleuré quelque chose de rare : la juste mesure du luxe, celle qui ne cherche pas à éblouir mais à apaiser.
Sur la banquette arrière, Ambre dormait encore, son petit sac en coton marqué « Palais Gallien » contre elle. Bordeaux défilait par la vitre, tranquille.
Je me suis dit que nous reviendrions — peut-être au printemps, quand la ville s’éveille, et que la lumière revient jouer sur la pierre blonde.
Encadré factuel SEO
Nom : Le Palais Gallien Hôtel & Spa
Adresse : 144 rue Abbé de l’Épée, 33000 Bordeaux, France
Site web : https://www.hotel-palais-gallien-bordeaux.com