Bastide de Gordes – Airelles
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Le murmure des pierres à Gordes : une parenthèse enchantée à la Bastide de Gordes – Airelles

L’arrivée : quand la lumière rencontre la pierre

Nous roulions depuis Avignon, les fenêtres ouvertes sur l’été du Luberon. Les collines ondulaient doucement, couvertes de chênes verts et de lavande. La route, sinueuse, semblait nous guider vers quelque chose de plus grand que nous. Un lieu où l’on ne vient pas simplement séjourner, mais vivre. Et soudain, Gordes surgit.

Accrochée à la roche comme un secret murmuré, La Bastide de Gordes dévoile ses toits d’ardoise et ses murs blonds, hérités du XVIᵉ siècle et restaurés dans l’esprit du XVIIIᵉ. Ce n’est pas seulement un hôtel, c’est une maison, un refuge, une part de Provence où l’âme peut respirer.

Notre fille, blottie à l’arrière, aperçoit le panorama. Elle tend le doigt :
« Papa, regarde… le ciel touche la terre. »
Et nous, silencieux, regardons aussi. Oui. Ici, tout se rejoint.

L’accueil : le luxe d’un regard

À peine le seuil franchi, tout change. L’air devient plus frais, plus doux. Comme si les murs eux-mêmes retenaient l’excès du monde. Le personnel ne nous accueille pas. Il nous reconnaît. Ou plutôt, il nous devine. Nos gestes, nos silences, notre fatigue, notre émerveillement… chaque émotion semble lue avant même d’être exprimée.

On nous conduit jusqu’à notre suite lumineuse, ouverte sur la vallée du Luberon et baignée d’une lumière dorée. Les meubles, patinés par le temps, racontent une Provence ancienne, noble et tendre. Les tissus sont doux, les voilages dansent. Notre fille court jusqu’à la fenêtre, s’émerveille de la piscine extérieure bordée de cyprès, du spa qui miroite, des oliviers comme des gardiens endormis.

Nous sommes chez nous, dans une maison que nous n’avons jamais quittée.

Le matin : la lumière qui s’infiltre comme une promesse

Il est 7h. Le soleil s’invite dans la chambre à travers les volets entrouverts. Il n’est pas brutal. Il caresse. Il chuchote. Dans le silence ouaté du matin, nous nous éveillons lentement, sans alarme, sans précipitation. Notre fille dort encore, les joues roses de l’enfance.

Nous descendons doucement. Le petit-déjeuner est servi sur une terrasse suspendue au-dessus du monde. Des oiseaux s’égosillent, les cloches du village sonnent au loin. Sur la table, des confitures maison, des fruits juteux, du pain encore chaud. Et ce café… ce café qui sent la conversation à venir, les souvenirs en gestation.

Nous ne parlons presque pas. Les regards suffisent.

L’exploration : le village, l’histoire, la main dans la main

Nous partons marcher, à trois, sur les chemins de pierres sèches. Gordes se révèle comme un vieux roman qu’on feuillette lentement. Les ruelles étroites, les maisons anciennes, les artisans à l’ouvrage derrière les vitrines. Chaque pas est un poème. Chaque pierre a une mémoire.

Notre fille ramasse un caillou, le montre fièrement :
« Il est chaud, maman. Il a dormi au soleil. »
Et nous sourions. Parce que oui, même les pierres ici ont des rêves.

Au détour d’une ruelle, une placette. Une fontaine. Un banc. Nous nous asseyons. Les cigales chantent. Les volets bleus s’entrouvrent. Il est midi. Le monde ralentit.

Le déjeuner : un festin d’intimité

Nous rentrons pour déjeuner à L’Orangerie, l’un des restaurants de La Bastide. La salle est ouverte sur les collines. Une verrière sublime, un décor délicat, et toujours cette attention juste, sans ostentation.

Des produits locaux, magnifiés sans trahison. Un velouté de courgettes à la menthe poivrée, un agneau du pays en cuisson lente, un dessert à la pêche rôtie et lavande. Et toujours, cette poésie dans l’assiette. Comme si le chef peignait un paysage.

Notre fille goûte chaque plat avec une concentration d’adulte. Elle sait que ce moment ne reviendra pas. Alors elle s’en souviendra.

Le spa : le silence qui soigne

Pendant qu’elle fait la sieste, nous descendons au Spa Airelles by Guerlain, un écrin de calme et de fraîcheur. Le parfum délicat des huiles, les mosaïques anciennes, les lumières tamisées. On se laisse aller. Aux mains expertes. À la chaleur de l’eau. À la fraîcheur du thé glacé.

Dans ce lieu, les tensions se dissolvent. Les heures ne comptent plus. Nous ne sommes plus parents, ni amants, ni voyageurs. Nous sommes deux âmes au repos, côte à côte. Le monde est à l’extérieur. Et nous sommes à l’intérieur. Profondément.

L’après-midi : le jeu, l’eau, le vent

Notre fille se réveille, joyeuse, pleine d’élan. Direction la piscine. L’eau scintille. Les rires éclatent. Nous jouons, tous les trois, comme s’il n’existait plus que cela : le présent.

Elle saute dans nos bras, rit, éclabousse. Nous aussi, nous redevenons enfants. Les peurs s’envolent. La fatigue se dissout. L’amour se renforce. Nous sommes une famille. Ici, maintenant. Pour toujours.

Le soir : l’encre du ciel et les promesses murmurées

Le soir tombe sur Gordes comme une encre bleue. La vallée s’assombrit doucement. Les lumières s’allument une à une, comme des étoiles tombées du ciel. Sur la terrasse de notre suite, nous dînons simplement. Quelques tapas provençaux, un verre de rosé frais. La nuit s’installe. Notre fille s’endort dans nos bras, la tête pleine d’images.

Et nous restons là. À écouter le silence. À sentir le vent. À contempler. À aimer.

Nous savons que demain, il faudra partir. Mais ce lieu ne nous quittera pas. Il sera dans chaque respiration lente. Dans chaque mot doux. Dans chaque regard. Il aura inscrit quelque chose. D’important. D’intime.


Une bastide comme une mémoire

La Bastide de Gordes n’est pas un simple hôtel. C’est un livre ouvert sur la Provence, un écrin d’art de vivre où l’on écrit des souvenirs. Un lieu qui comprend ce que voyager veut dire. Ce que l’amour peut être. Ce que la lenteur offre.

C’est un hommage à la beauté, au silence, à l’art de recevoir. C’est un poème vivant.

Et ce poème, nous l’avons écrit à trois. Un matin de juillet. À Gordes.

📍 La Bastide de Gordes – Airelles
61 Rue de la Combe, 84220 Gordes, France
🌐 www.airelles.com/fr/destination/gordes/les-bastides-de-gordes

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