Le Girelier
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Le Girelier à Saint-Tropez : Une symphonie marine en famille

Un matin d’été, une promesse de lumière

Un voyage vers le Girelier. Il y’a des matins qui ont l’éclat d’un prélude. Le ciel était pur, d’un bleu tendre lavé par les brises du large, lorsque nous avons pris la route pour Saint-Tropez. Dans le rétroviseur, la ville s’effaçait doucement, emportant avec elle l’ordinaire. Devant nous, une promesse : celle d’un déjeuner sur le port, les yeux baignés de lumière, le cœur gonflé d’attente, la main de notre enfant blottie dans la nôtre.

C’était un dimanche, un jour à suspendre. Le genre de jour où le temps ne se mesure plus, mais se savoure. À bord de notre voiture, la mer se devinait à l’horizon, scintillante, presque irréelle. Nous avions entendu parler du Girelier comme d’un joyau posé sur les quais de Saint-Tropez, un lieu où l’on venait autant pour l’assiette que pour l’âme. Mais rien ne nous avait préparés à la poésie qui nous attendait.

L’arrivée : quand le port devient théâtre

Le port de Saint-Tropez ne se traverse pas, il se vit. À peine descendus, l’air salin nous saisit. Des voiles claquent doucement. Les coques des yachts renvoient des éclats de lumière sur les visages des passants. Et là, face à ce décor mouvant et presque cinématographique, Le Girelier se dresse, élégant, sans arrogance. Une grande terrasse blanche, baignée de soleil, avec vue directe sur les flots et les embarcations. C’est ici que l’histoire commence.

Un maître d’hôtel au sourire franc nous accueille. Il nous salue comme s’il nous attendait. Notre fille, du haut de ses quatre ans, regarde tout avec des yeux ronds. Il lui tend une petite carte spéciale, illustrée, et un crayon de couleur. Elle rayonne. Dès l’instant où l’on s’installe, quelque chose change. On entre dans une parenthèse. Le vent joue dans les nappes. Le clapotis régulier des vagues accompagne le murmure des conversations. Le monde devient tableau, et nous, les personnages d’un récit doux.

Les premiers instants : éveil des sens et des regards

Avant même que le pain n’arrive, un amuse-bouche vient caresser nos sens. Une bouchée de tartare de daurade, subtilement relevée de citron vert et de gingembre, servie sur une cuillère nacrée. C’est frais, ciselé, vivant. Notre fille y trempe un morceau de pain croustillant et pousse un soupir ravi. Elle ne parle pas encore de « texture » ou d’« équilibre », mais son regard en dit long.

Le service est discret, presque chorégraphié. L’équipe se glisse, attentive mais invisible, comme dans une maison où l’on serait reçu avec délicatesse. Tout respire la maîtrise sans ostentation. Une nappe immaculée, des verres étincelants, et autour de nous, ce bruissement typique des lieux heureux : celui des voix basses, des éclats de rire timides, des couverts qui tintent avec tendresse.

Entrée en matière : quand la mer s’invite à table

Notre entrée est une célébration de la mer : carpaccio de langoustines de Méditerranée, rehaussé d’un filet d’huile d’olive infusée à l’anis étoilé, et parsemé de fleurs comestibles. Chaque bouchée est une vague douce. La chair est délicate, presque translucide, fondante. L’assiette semble respirer avec le port. On ferme les yeux, on écoute le silence entre les saveurs.

Pour notre fille, une assiette colorée et malicieuse : mini croquettes de poisson maison, purée de carottes au cumin doux. Elle goûte, hésite, puis se met à sourire. Ce déjeuner devient un éveil, une initiation. Elle ne mange pas, elle découvre. Et nous, à ses côtés, redécouvrons.

Le cœur du repas : un ballet d’élégance

Le plat principal est une apothéose. Pour nous, un turbot sauvage rôti, servi avec une sauce vierge tiède aux agrumes, fenouil confit et mousseline de céleri. Le poisson, nacré à cœur, se détache en pétales moelleux. Il y a dans cette assiette la mer, le soleil, les vents du Sud. Chaque élément dialogue avec les autres sans jamais crier. C’est une musique de chambre, subtile, enveloppante.

Notre fille réclame une bouchée. Puis deux. Puis tout à coup, ses couverts s’agitent avec vigueur. Le fenouil ? Elle adore. Le céleri ? « Ça chatouille la langue », dit-elle, ravie. Nous échangeons un regard. Ce repas devient un moment fondateur. Une histoire de famille, tissée entre le pain encore chaud, les verres qui s’entrechoquent doucement, et l’amour qui flotte dans l’air comme un parfum.

L’instant suspendu : dessert comme un poème

Le soleil descend, dorant les flancs des bateaux. Les serveurs allument discrètement quelques lanternes. L’heure est au dessert. Arrive une assiette comme un songe : une sphère de chocolat blanc, renfermant un cœur de mousse à la vanille Bourbon et coulis de fruits rouges, surmontée d’une tuile aux amandes effilées. Lorsque la cuillère brise la sphère, c’est une cascade douce, une surprise.

Notre fille applaudit, émerveillée. Elle y plonge ses petits doigts, s’en met partout, et rit comme seule l’enfance sait rire. Nous aussi, nous goûtons. Chaque bouchée réveille des souvenirs. Des anniversaires passés. Des baisers au goût sucré. Des étés sans fin.

Après le repas : ce que la mer nous laisse

Le café est servi. Quelques fruits confits l’accompagnent. L’air est tiède, les étoiles commencent à se deviner. Nous ne parlons plus. Nous sommes juste là. Ensemble. Heureux. Ce repas n’a pas seulement nourri notre corps. Il a nourri notre histoire.

Au moment de partir, notre fille serre la main du chef qui est venu nous saluer. Elle lui dit, très sérieusement : « C’était comme un conte, votre repas. » Et nous n’aurions pas pu dire mieux.

Le port s’étend devant nous, paisible. Le vent s’est levé. Les mâts tintent comme des clochettes. Et nous quittons Le Girelier le cœur battant, comme après un voyage. Un voyage où l’amour, la mer et la gastronomie ne faisaient plus qu’un.


Le Girelier
Quai Jean Jaurès, 83990 Saint-Tropez, France
📞 +33 4 94 97 03 87
🌐 www.legirelier.fr

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