Un matin de lumière : quand la mer devient refuge
Il est des lieux qui n’ont pas besoin de mots pour exister. Leur simple nom évoque déjà le souffle du vent, le grain du sable, le battement d’un cœur amoureux. Las Salinas est de ceux-là. Sur la côte dorée d’Ibiza, là où la mer enlace le ciel dans une éternelle étreinte, cette plage mythique nous a offert bien plus qu’une escapade. Elle nous a donné une histoire. La nôtre. Celle d’un couple, et de leur enfant, venus retrouver le sens du temps. Ensemble.
Nous avions quitté le tumulte des villes, les rendez-vous empilés et les écrans trop bleus. Le vol avait été doux, presque suspendu. À l’arrivée, une brise tiède nous avait accueillis, pleine de promesses et de lumière. En voiture, les routes d’Ibiza serpentent avec nonchalance. Le paysage se transforme en carte postale vivante, entre pinèdes, salines miroitantes et bleus marins.
Et puis soudain, Las Salinas.
Un nom chantant, une invitation au lâcher-prise. C’est là, entre les dunes et les palmiers, que notre voyage a commencé. Mais pas celui que l’on suit sur une carte. Celui que l’on vit en soi, à travers les regards, les gestes, les silences partagés.
La première immersion : entre sable et musique
Dès nos premiers pas, nos pieds s’enfoncent doucement dans le sable chaud, fin comme de la farine. Autour de nous, les parasols élégants se balancent doucement au rythme du vent. La plage est vivante, vibrante. Mais jamais envahissante. Il y règne une harmonie rare. Les DJ sets distillent des sons deep house, aériens, comme des caresses sonores. Ici, la musique ne s’impose pas : elle accompagne.
Notre fille, les yeux grands ouverts, s’arrête net. Ses petites mains attrapent une poignée de sable, qu’elle laisse glisser entre ses doigts avec un émerveillement pur. Elle ne parle pas. Elle sent. Elle découvre. Et nous, à travers elle, nous redécouvrons aussi. L’innocence de la première fois. La poésie d’un simple grain de sable.
Nous trouvons notre place, un grand lit de plage immaculé, sous une voile blanche qui ondule. On nous apporte des serviettes moelleuses, une carafe d’eau infusée de fruits, et un regard qui dit : « Prenez votre temps ».
Et c’est ce que nous faisons. Pour une fois. Juste prendre le temps.
Le déjeuner : une sensualité simple
Le soleil monte, éclaire les visages, dore les épaules. L’odeur de la mer se mêle à celle du citron vert, de la pastèque fraîchement coupée, des grillades qui crépitent doucement plus loin.
Nous commandons une sélection de tapas : ceviche de daurade, croquettes de jambon ibérique, salade de burrata et tomates anciennes. Le tout arrive sur une grande planche de bois. C’est beau, c’est coloré, c’est vivant.
Notre fille plonge ses doigts dans le bol de guacamole, goûte, fronce les sourcils, puis sourit. Elle découvre l’avocat comme un trésor. Nous, nous nous servons un verre de rosé pâle. Il est frais, minéral, presque salin. Parfait.
Le repas n’est pas un repas. C’est un poème en plusieurs bouchées. À chaque plat, un souvenir naît. Les papilles s’éveillent. Les regards s’échangent. Nos mains se frôlent. Nous ne parlons pas beaucoup. Parce que tout est déjà dit.
Il y a quelque chose d’intense à vivre ce moment à trois. Ce n’est pas une simple pause sur la plage. C’est un rendez-vous avec nous-mêmes. Avec ce que nous sommes devenus. Avec ce que nous serons, ensemble.
L’après-midi suspendu : entre sieste et murmures
Après le repas, notre fille s’endort paisiblement contre moi. Sa respiration lente, régulière, devient notre métronome. Mon compagnon me regarde, ému. Nous n’avons pas besoin de parler. Le silence suffit. Il contient tout : l’amour, le respect, la tendresse, la gratitude.
La mer danse devant nous, étincelante. Les serviettes sèchent au soleil. Le DJ, en retrait, fait doucement monter les basses, sans jamais briser la magie. On entend les rires au loin, les verres qui trinquent, les vagues qui murmurent.
Et nous, dans cette bulle suspendue, nous lisons. Oui, lisons. Ce vieux roman qu’on avait emporté. L’encre se mêle au sel. Chaque page est un souffle. Chaque mot, une respiration. Lire ici, c’est autre chose. C’est plus profond. Plus lent. Plus vrai.
Notre fille se réveille doucement. Elle sourit. Ses cheveux sont collés par le sable et l’eau, ses joues rosies par le soleil. Elle est belle. Comme le moment.
Le bain d’or : quand le jour s’éteint en douceur
La fin d’après-midi approche. Le soleil décline, lentement. L’atmosphère se fait dorée, presque irréelle. C’est l’heure magique.
Nous marchons ensemble jusqu’au bord de l’eau. Elle, entre nous deux, tenant nos mains. Ses pieds éclaboussent, ses éclats de rire rebondissent sur les vagues. La mer est tiède, douce. Comme une seconde peau.
Nous nous baignons tous les trois, portés par l’eau et le silence. Les DJ sets continuent, mais deviennent plus enveloppants, presque célestes. On entend un saxophone, puis une voix féminine, lointaine, qui chante l’amour en anglais, en espagnol, peut-être en silence aussi.
Le monde semble ralentir. Comme s’il voulait nous laisser ce moment, juste un peu plus longtemps.
Le retour : emporter la lumière
Quand nous quittons Las Salinas, le soleil touche presque l’horizon. Le ciel flamboie. Rouge, orange, violet. Notre fille, épuisée mais comblée, s’endort dans son siège auto. Nous, main dans la main, nous gardons le silence. Mais nos cœurs, eux, sont pleins de mots.
Ce que nous avons vécu n’est pas un simple après-midi à la plage. C’était une ode. À l’amour. À la famille. À la beauté. À la lenteur. À cette part de nous qu’on oublie trop souvent dans la course des jours.
Las Salinas, ce n’est pas qu’un lieu. C’est une émotion. Un souffle. Un chapitre.
Et comme tous les beaux chapitres, il nous suit longtemps après qu’on a tourné la page.
Las Salinas – Ibiza
Plage emblématique, ambiance lounge & DJ sets, transats, restaurant, coucher de soleil à couper le souffle.
📍 Adresse : Platja de ses Salines, 07818 Sant Josep de sa Talaia, Ibiza, Espagne
🌐 Site web : https://www.lassalinasibiza.com
