Benirrás
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Benirrás : Une symphonie d’amour au rythme des tambours

Quand le silence de la ville laisse place au souffle des vagues

Il est des instants où l’on quitte tout. La hâte. Les écrans. Les notifications. Et l’on suit un chemin de terre, bordé d’oliviers, guidé par le murmure d’une mer que l’on devine à peine. Ce jour-là, nous avons pris la route de Benirrás, au nord d’Ibiza, un dimanche, main dans la main, nos cœurs battant à l’unisson… et notre enfant entre nous deux, curieux, rieur, prêt à écrire un souvenir dans le sable.

Nous étions venus chercher un coucher de soleil. Mais ce que nous avons trouvé, c’est bien plus : un poème vivant. Une ode aux liens. Un souffle sacré. Là, au cœur de cette crique, là où la lumière danse sur les rochers, où les tambours résonnent en cadence, nous avons trouvé l’écho de nous-mêmes.

L’arrivée : une promesse dans l’air

Il est 17h. Le soleil commence déjà à caresser l’horizon de son or doré. La plage s’ouvre à nous comme une alcôve secrète, bordée de pins, protégée par les collines. On entend le clapotis doux de la Méditerranée, des rires d’enfants, des voix qui murmurent en plusieurs langues. Et puis, surtout, on sent cette énergie particulière. Comme si le lieu respirait.

Notre fille, trois ans, s’élance pieds nus vers le sable chaud. Ses pas laissent des empreintes fines, déjà effacées par le vent. Elle ramasse un coquillage, puis un autre. Elle nous les tend comme des trésors. Nous sommes là, simples, apaisés, presque fondus dans le décor.

Des familles, des couples, des solitaires posent leurs serviettes comme on poserait un autel. Il n’y a pas de bruit. Il y a une harmonie. Le temps se ralentit. Il s’offre à nous.

Le bain : une communion liquide

L’eau est limpide. Une transparence céleste. Nous plongeons, l’un après l’autre, puis tous les trois. Notre fille rit à gorge déployée, éclabousse, goûte le sel sur ses lèvres. C’est un baptême de lumière. Un rituel doux. Ses bras s’accrochent à nos cous, ses jambes battent dans l’eau tiède. Autour de nous, d’autres enfants jouent, des amoureux s’embrassent sans hâte, des amis trinquent à la vie.

Les barques de pêche semblent flotter dans l’air. La falaise de Cap Bernat, en face, se dresse comme un gardien du lieu, millénaire et serein. Chaque instant est un tableau. Chaque regard, un poème silencieux.

Le rituel du tambour : battements du monde, battements du cœur

À mesure que le soleil décline, les tambours s’éveillent. Ils viennent lentement. D’abord un, puis deux, puis vingt. Des silhouettes se forment en cercle. Des mains frappent la peau tendue de djembés, de congas, de bongos. Le rythme monte, descend, s’enroule autour de nous.

Notre fille, hypnotisée, s’assied sur nos genoux. Ses yeux brillent. Elle écoute, elle regarde, elle ressent. Les sons ne sont pas seulement entendus. Ils sont vécus. Dans la poitrine. Dans le ventre. Ils traversent les âges. Des femmes dansent pieds nus, comme en transe, portées par l’écho ancien de quelque chose de plus grand. Des hommes ferment les yeux, sourient, battent la mesure avec leurs pieds.

Nous nous regardons, toi et moi. Et dans ce regard, il y a tout : les premières nuits, les peurs, les naissances, les promesses. Il y a cette force douce qui nous lie. Nous sommes là, dans ce cercle vivant. Une famille. Un souffle à trois.

La lumière ultime : un adieu en or

Le soleil approche de la mer. Les percussions deviennent plus intenses, plus organiques. Les spectateurs se lèvent, tournés vers l’horizon. C’est un spectacle sacré. Pas une simple mise en scène. C’est un adieu. Une offrande.

Le ciel s’enflamme. Rouge, orange, rose, indigo. Les tambours s’alignent sur les battements du soleil qui descend. Les enfants applaudissent sans raison. Les adultes ferment les yeux. Une larme, sans tristesse, coule sur ma joue. Tu me la prends du bout du doigt. Elle te fait sourire.

Notre fille tend les bras vers le ciel. Elle croit, peut-être, que le soleil l’entend.

Et il l’entend. Il plonge, lentement, dans la mer, sans un bruit. Et c’est le silence qui suit, le plus puissant. Un silence vibrant. Chargé. Parfumé de sable, de sueur, d’émotion.

Après le jour : la plage devient alcôve d’étoiles

Il fait presque nuit. Quelques guirlandes s’allument. Les musiciens rangent leurs tambours, avec lenteur, comme on referme un livre aimé. Les familles s’éclipsent doucement. Les voix deviennent chuchotements.

Nous restons encore un peu. Assis sur une couverture, notre fille endormie entre nous. Sa tête contre ton bras. Sa main dans la mienne.

On ne dit rien. On se laisse traverser. Par le vent. Par les souvenirs. Par ce moment suspendu.

Je pense à cette plage comme on pense à une prière. Un lieu sans clocher, sans mur, mais chargé de foi. Une foi en la beauté, en la rencontre, en l’instant.

Ode à la lecture de ce moment

Si vous lisez ces mots, ce n’est pas un simple récit que vous tenez. C’est une porte. Une invitation. À vous perdre, à vous retrouver. À sentir, à regarder. À oser. Il y a, dans cette crique de Benirrás, quelque chose qui échappe aux guides. Une alchimie secrète, entre nature et vibration, entre feu et eau.

C’est un lieu pour les amoureux. Pour les familles. Pour ceux qui cherchent sans nommer. Pour les enfants qui découvrent. Pour les adultes qui se rappellent.

Nous ne sommes pas repartis les mêmes. Il y avait du sable dans nos chaussures, du sel sur notre peau… et une lumière dans nos yeux que la nuit n’a pas effacée.


Benirrás, Ibiza – Crique des tambours et des couchers de soleil
📍 Sant Joan de Labritja, Ibiza
🌐 https://ibiza.travel/en/playas/cala-benirr/


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