Harry's Bar Cipriani
GASTRONOMIE VENISE

Harry’s Bar Cipriani : Une légende culinaire au cœur de San Marco

À Venise, certaines adresses dépassent la simple fonction de restaurant pour devenir un véritable mythe. Harry’s Bar Cipriani, niché dans une ruelle discrète à deux pas de la place Saint-Marc, est de celles-là. Temple du Bellini et du Carpaccio, ce lieu fondé en 1931 par Giuseppe Cipriani s’impose comme une étape incontournable pour qui veut saisir l’âme gourmande de la Sérénissime. C’est ici que nous avons choisi de nous attabler, à trois, comme toujours : moi, ma femme Siam, et notre fille Ambre.

L’histoire de Harry’s Bar

En poussant la porte de ce petit bar au bois sombre et aux nappes immaculées, nous entrons dans un morceau de l’histoire de Venise. Fondé le 13 mai 1931 par Giuseppe Cipriani, l’endroit doit son nom à l’amitié avec un jeune Américain, Harry Pickering, qui permit son ouverture. Depuis, la maison Cipriani n’a cessé de cultiver un art de vivre élégant et discret. Le Bellini, créé ici en hommage à la teinte rosée des toiles de Giovanni Bellini, et le Carpaccio, imaginé pour une comtesse vénitienne soumise à un régime cru, sont devenus des classiques universels. En 2001, le ministère italien de la Culture a classé le lieu “patrimoine national”, reconnaissant ainsi son rôle dans la mémoire gastronomique.

L’arrivée & le décor

Nous avons traversé la Calle Vallaresso, étroite et vibrante, longeant le Grand Canal avant d’apercevoir la façade presque discrète du bar. Rien de tape-à-l’œil, mais une élégance qui se devine plus qu’elle ne s’impose. À l’intérieur, l’atmosphère est feutrée : boiseries sombres, chaises au cuir patiné, lumière tamisée. Ambre, d’ordinaire volubile, a marqué une pause, impressionnée par le calme et la densité du lieu. Dans ce décor hors du temps, on se sent plus proche d’un club privé que d’un restaurant, comme si l’on entrait dans un secret transmis de génération en génération.

L’expérience culinaire

Dès l’apéritif, impossible de résister au Bellini : pétillant, fruité, d’une douceur à la fois aérienne et précise. Siam lève son verre, et le geste semble comme un rituel partagé par tous ceux qui ont un jour franchi ces portes.

En entrée, nous avons goûté le Carpaccio de bœuf, dont la finesse tranche au couteau contraste avec une sauce relevée, presque vive, qui en révèle toute la délicatesse. Ambre, intriguée, a comparé les tranches rosées à des “pétales de fleurs posés sur l’assiette”.

Le repas s’est poursuivi avec des tagliatelle au homard : pâte fraîche, sauce subtile, saveur marine parfaitement équilibrée. Le service, précis sans être pesant, s’accorde à la réputation du lieu. Enfin, le dessert : des fraises tièdes au porto blanc, surprenantes par leur intensité aromatique, que nous avons dégustées en partage, à trois cuillères.

Chaque plat, loin des effets de manche de la haute gastronomie contemporaine, respire l’intemporalité. Ici, la cuisine se veut classique, simple dans son apparente évidence, mais portée par une exécution d’orfèvre.

Anecdotes de famille

Au fil du dîner, Ambre s’est amusée à observer les allées et venues des serveurs, qu’elle a comparés à des danseurs “qui connaissent leur chorégraphie par cœur”. À un moment, l’un d’eux, souriant, lui a apporté un petit carnet estampillé Cipriani pour qu’elle puisse dessiner : un geste d’une simplicité charmante, qui restera gravé dans sa mémoire.

Le souvenir & l’envie d’y revenir

Quitter Harry’s Bar revient à sortir d’un écrin où le temps semble suspendu. Ce que nous emportons, au-delà des saveurs, c’est la sensation d’avoir touché à une mémoire vivante, celle d’une ville et d’un art de recevoir.

En regagnant les pavés luisants de San Marco, Ambre a dit en riant : “On reviendra, parce que c’est comme manger l’histoire.” Elle avait raison. Dans cette petite salle feutrée, nous avons découvert plus qu’un repas : une part de la légende vénitienne.

Pourquoi venir à Venise pour Harry’s Bar

Venise est un labyrinthe de palais, de canaux et de reflets. Mais au-delà des gondoles et des façades, l’expérience de la Sérénissime se vit aussi dans ses adresses mythiques. Harry’s Bar Cipriani n’est pas seulement un restaurant : c’est une institution culturelle, un point de rencontre entre gastronomie et histoire. Venir ici, c’est comprendre que le luxe réside dans la continuité et la fidélité aux gestes fondateurs.

Encadré pratique

Nom : Harry’s Bar Cipriani
Adresse : Calle Vallaresso 1323, San Marco, 30124 Venezia, Italie
Site web : www.cipriani.com

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